Eddy Jolicoeur : « Nul ne devrait rester insensible à la violence envers les femmes »

Cadre à la Mauritius Commercial Bank (MCB) depuis trois ans, Eddy Jolicoeur est un homme actif dans le social. Son récent engagement se porte vers la lutte contre la violence envers les femmes. Il est à la tête de Men Against Violence (MAV), mouvement dérivé de Women In Networking (WIN).

Il crie pour qu’on arrête de tuer en silence. Eddy Jolicoeur, cet habitant de Roches-Brunes est de ceux qui s’engagent à combattre un crime silencieux, qu’est la violence, qu’elle soit verbale, physique ou sexuelle.

De sa voix posée, le cadre de la MCB, nous fait état d’une situation alarmante. Alarmante, de part les statistiques mais aussi parce que dans de nombreux cas, les victimes restent passives et acceptent d’être maltraitées.

Selon les chiffres des Nations Unies, une femme sur trois est victime d’agression, au moins une fois dans sa vie. «En 2009, 3984 cas ont été rapportés et en 2010 près de 5 000 cas. Nous savons toutefois que ces statistiques ne révèlent pas toute la vérité », avance-t-il.

Pour cet homme de 53 ans, ce combat ne devrait laisser indifférent aucun homme qui se respecte. «Le mal est plus profond et répandu que l’on ne croit », insiste-il. Il ne cessera pas de répéter que cette violence dépasse les barrières sociales.

A cet effet, MAV, mouvement qu’il coordonne, organise une formation pour les jeunes hommes de 12 à 22 ans. Un encadrement qui vise à inculquer chez eux les valeurs et le respect de la femme. Parallèlement le mouvement prévoit une campagne de sensibilisation visant la population en générale.

Mais avant de soutenir MAV, il faut savoir qu’Eddy Jolicoeur s’est engagé dans bien d’autres combats. De l’alphabétisation fonctionnelle auprès de Caritas en 2000 à responsable du Corporate Social Responsability (CSR) de Rogers, Eddy côtoie en même temps ceux qui ont à cœur la réhabilitation des toxicomanes au Centre d’Accueil de Terre-Rouge.

Cursley Goindoorajoo, responsable de l’Abri de Nuit de Caritas Ile Maurice se souvient d’un président toujours à l’écoute qui n’hésitait pas à être sur le terrain pour aider les gens. « Même si aujourd’hui il n’a pas trop le temps de venir à l’abri de nuit, il nous aide considérablement. Il est très généreux », affirme le travailleur social.

Ce natif de Port-Louis, précisément à Les Salines, a fréquenté le New Eton College à Rose-Hill où il a poursuivi ses études secondaires. Il prendra ensuite l’avion pour l’Angleterre où il étudiera l’Economie et l’Administration Sociale à l’Université de Kent à Canterbury et y décrochera sa licence en 1980.

Plusieurs années après, en 1997, il poursuivra sa maîtrise en gestion des ressources humaines à l’Université de Surrey. Aujourd’hui, ce père de trois enfants, dont l’ainé, Vincent, est ingénieur informatique à Paris et les deux autres, Eric et Mélanie qui poursuivent leurs études à l’Université de Montpellier, a fait de la relation humaine son quotidien.

Un quotidien qui consiste à superviser les relations sociales, c’est-à-dire le dialogue avec les partenaires sociaux, l’administration et la gestion des ressources humaines, la formation ou encore la communication interne.

Manish Bundhun, directeur des ressources humaines chez Rogers parle d’Eddy comme on parlerait d’un frère, un ami proche. Pourtant entre les deux, c’est plus un lien de mentor et d’apprenti. Si aujourd’hui Manish est directeur des ressources humaines, c’est grâce à Eddy Jolicoeur.

«Voilà huit ans depuis que je le connais et c’est un homme qui fait au mieux ce pour quoi il est fait, c”est-à-dire aider les gens à progresser. Et il fait son métier avec beaucoup de passion. Avec lui, l’on se sent tout de suite à l’aise », souligne-t-il.

Ce dernier précise qu’il a également pris des cours avec Eddy Jolicoeur à l’Université de Maurice. Le cadre de la MCB assure également des cours à temps partiels.

Cet homme est comblé. C’est en compagnie de son épouse Marylin qu’il continue son petit bonhomme de chemin et jongle entre sa vie sociale et professionnelle. Si à présent, Eddy Jolicoeur arrive à concrétiser tous ces projets, il rappelle que c’est grâce aux efforts fournis par ses proches et lui-même qu’il en est là.

Et dans les pires moments de la vie, quand l’on se sent à terre, « il faut toujours rebondir et avancer », lâchera-t-il pour résumer ce qui l’a aidé à atteindre ses objectifs.

 

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